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Le grimoire d'Ahrinam
Celà commence il y a fort longtemps, puisque nous sommes au IXe siècle. Où? L'histoire ne le dit pas. En tout cas, il s'agit d'un pays qui croit aux Sorcières, et qui les pourchasse avec férocité.
Un sorcière... Comment se nommait-elle? On l'ignore aussi. Ahrinam peut-être... Elle a été confondue, jugée, condamnée, brûlée. Brûlée en partie, car quelqu'un... un autre sorcier? s'est approchée après le supplice du bûcher auquel les restes de la sorcière, noircis par les flammes, pendaient encore.
Cette personne décroche le corps de la femme martyrisée et emporte le cadavre, dont le visage calciné montre encore une expression terrifiante de haine et de douleur. Il l'emmène chez lui. Que veut-il en faire? On n'ose y songer...
Des années plus tard apparaît sur le marché un livre d'aspect sinistre, noircie comme les flammes d'un bûcher. Quand on l'ouvre, on lit sur les premières pages parcheminées : Grimoire d'Ahrinam. Les caractères sont gothiques et le texte est tout entier consacré à des recettes de magie noire. Certains disent que le livre, feuillets et couverture est entièrement fait de peau humaine : la peau d'une sorcière suppliciée.
A Aix-laChapelle c'est le couronnement de Charlemagne, un magistrat de la ville offre le livre au nouvel empereur et vous devinez la suite...
On raconte que ce livre, cadeau précieux fut exposé plus tard dans une vitrine fermée. Mais un matin on eut la surprise de retrouver le grimoire sur le sol. La vitrine était brisée. Querlqu'un commente : < On dirait que ce livre maudit à chercher à s'échapper.<
On juge plus prudent d'enfermer le livre dans une armoire en fer. Quelques jours plus tard, quelqu'un s'est emparée du Grimoire. On pers sa trace pendant quelques années.
Il réapparait un peu plus noirci, quand des siècles plus tard, la maison d'un brocanteur brûle. On se demande d'où il tenait ce dangereux écrit. Peut-être connaissait-il le mode d'emploi?
Nous arrivons en 1566, chez un diamantaire juif d'Amsterdam on retrouve le manuscrit. Et le diamantaire qui est bavard, raconte une étrange histoire: < J'ai voulu nettoyer mon grimoire. La reliure était toute maculée de fumée. Mais à peine avais-je commencé à le frotter que le livre s'est échappé de mes mains et qu'il a plongé dans une cuve d'eau qui était devant moi. Cette eau, qui était toute fraîche, s'est mise à bouillonner. Incroyable...<
Le diamantaire a sans doute ravivé la malédiction en parlant à tort et à travers, car un peu plus tard un malfaiteur s'introduit chez lui, le frappe et le laisse à moitié mort. Quand il reprend ses esprits, il s'aperçoit que le grimoire n'est plus là.
Pendant deux siècles, le dangereux ouvrage demeure dans un oubli le plus total. Jusqu'au jour, à Prague, ville de sorciers et de nécromants, deux frères héritent du grimoire. On le sait, car ilos s'en disputent la propriété et leur querelle devient publique. Ils se défient en duel. L'un des deux frères tue l'autre. Le vainqueur emporte le manuscrit chez lui dans la célèbre rue des Alchimistes. Le lendemain, les habitants font la chaîne et dressent des échelles pour essayer de maîtriser l'incendie qui ravage sa maison. On craint que le sinistre ne se propage à tout le quartier.
En tout cas le grimoire ne disparaît pas tout à fait, on le retrouve au début du XXe siècle, dans la célèbre compagnie d'Assurances Lloyds.
Un passager célèbre a approuvé le besoin de faire assurer ses bagages avant un voyage.
Comme il est milliardaire, il fait assurer le Grimoire qui est parvenu jusqu'à lui. Par quel truchement? On l'ignore. Le milliardaire se nomme John J. Astor et le bâteau qu'il emprunte pour traverser l'Atlantique n'est autre que le Titanic.
L'orgueilleux paquebot heurté par un iceberg, disparaît dans les flots glacés avec 1513 passagers.
Le grimoire qui depuis, Dieu merci ne s'est plus manifesté.
Pris sur internet : dark-stories.com
*Lucie f'qalbi dejjem tkun binti*